Foire aux questions

  • Combien de passagers à l’aéroport St Hubert de Longueuil à partir de 2025 ?   On sait que les capacités du terminal Porter Airlines sera de 4 millions de passagers. C’est très important, à titre de comparaison, c’est plus de 2 fois l’aéroport de Québec Jean-Lesage. Même si on ne s’attend pas à 4 millions de passagers la première année, les promoteurs du projet croient à une augmentation rapide. Lors d’une présentation faire au Pôle économique et social en juin 2024, il a été évoqué des capacités de l’aéroport bien plus importantes dès 2030-2040 pour atteindre 15 millions de passagers en 2050 ! Le terminal Porter Airlines de 2025 ne serait donc qu’une première étape. Par ailleurs, on ne sait rien concernant le volume du terminal JB Aviation Services qui va ouvrir en 2025 pour accueillir des jets privés.

 

  • Va-t-il y avoir plus de bruit à partir de 2025 ?   Évidemment puisque l’on va rajouter au moins une centaine d’avions par jour de plus de 50 tonnes au-dessus de la tête des riverains, un avion toutes les 8 à 10 minutes. Il n’y a aucune certitude par rapport aux écoles de pilotage, dont les activités dépendent essentiellement de la conjecture du secteur aérien. En ce moment, il y a besoin de former des dizaines de milliers de pilotes à travers le monde, donc on ne voit pas pourquoi elles réduiraient leurs activités. Se rajoute aussi le terminal JB Aviation qui n’aura pas de restriction de vols la nuit. On s’attend donc à une très forte augmentation de la pollution sonore dès 2025. Nous avons procédé à une modélisation à 50 décibels Lden en partant du principe qu’il y ait 4 millions de passagers avec des avions standard et nous constatons une zone de 100 km2 qui est impactée, couvrant St-Lambert, le nord de Brossard, le secteur de Laflèche, Greenfield park, St-Hubert, et jusqu’à Ste Julie et St-Bruno de Montarville. 

 

  • Quels seront les avions commerciaux qui vont desservir l’aéroport de St-Hubert en 2025 ?    On sait qu’il y aura des avions de type Embraer E195-E2 qui sont très récents et des DASH Q8-400. Pour atteindre 4 millions de passagers, il y aura nécessairement d’autres compagnies. Le patron de Porter Airlines a parlé de 4 autres compagnies.  Il y aura Pascan, qui utilise des avions de plus de 20 ans, des SAAB-340B. Et puis probablement des compagnies à rabais qui utilisent des A319, A320, A321 ou des 737-800, 737-MAX. Pour les jets privés, nous ne savons rien.

 

  • Y-a-t-il acceptabilité sociale ?    Absolument pas, les citoyen.es sont victimes d’une campagne de désinformation qui prétend qu’il y a acceptabilité sociale. Un sondage sur internet en 2022 a d’ailleurs clairement indiqué que les citoyens étaient majoritairement contre le développement de l’aéroport. Pour avoir une réponse complète à cette question, il faut visionner ce documentaire.  A noter que le maire de Saint-Bruno de Montarville et la mairesse de St-Lambert se sont clairement exprimés contre le projet à plusieurs reprises en affirmant avoir le soutien de leur population.

 

  • Y a-t-il eu des études d’impact ?   Absolument aucune sérieuse n’a été rendue publique, on est en pleine opacité. Rien en matière des conséquences sur le trafic routier environnant, la pollution atmosphérique (particules fines), les émissions de GES, la pollution des sols et des cours d’eau. Quand à la pollution sonore, il a été rendu publique une étude de complaisance que la Coalition Halte-Air St-Hubert a démonté en détails.

 

  • La construction du terminal Porter Airlines est-elle un projet privé ?   En fait c’est bien un projet public et privé, n’en déplaise à celles et ceux qui racontent le contraire. Sans argent public, ce projet n’existe pas. Il y a 90 millions de $ financés par la Banque d’infrastructure du Canada (BIC) avec vos impôts fédéraux, et il y a toutes les infrastructures autour de l’aéroport (égouts, routes, aqueducs, éclairages, etc) qui sont financés par la ville de Longueuil, l’agglomération de Longueuil ou le Ministère des Transports du Québec. Une politique de dépenses publiques qui va encore plus loin que ce qui a été fait les précédentes années. En réalité c’est des millions de $ qui pleuvent sur cet aéroport depuis des années, car il n’est pas rentable en soi : pour fonctionner, il a besoin d’argent public. À noter que Porter Airlines a bénéficié d’un prêt de 270 millions de $ en 2021.

 

  • Quelles sont les pollutions et les conséquences financières du développement de l’aéroport ? Voici une liste plus détaillée des formes de pollution qui peuvent être présentes près d’un aéroport :(1) Émissions de gaz à effet de serre (GES): des dizaines de milliers de litres de kérosène vont arriver à l’aéroport pour être utilisé par les avions. Alors que nous sommes en situation de crise climatique, ce projet va accentuer les émissions de GES.

    (2) Pollution sonore: bruit des avions, bruit des moteurs lors de tests, bruit des véhicules de soutien au sol, vibrations.

    (3) Pollution de l’air : émissions d’ozone (O3), particules fines et ultrafines, dioxyde d’azote (NO2), soufre (SO2), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

    (4) Pollution des sols et des eaux : déversements de carburant et d’huiles, eaux de ruissellement contaminées.

    (5) Pollution lumineuse.

    Ces pollutions ont un impact sur la santé des êtres humains, mais également sur la faune et la flore environnante. Toutes ces pollutions ont fait l’objet d’études scientifiques détaillées. Pour ce qui est des impacts financiers, on peut citer la dépréciation immobilière (qui est d’environ 1% par décibel) : votre bien immobilier va perdre de la valeur !

 

  • Et le trafic routier ?    Il sera évidemment épouvantable car on ne peut pas agrandir à l’infini certaines routes au sud de l’aéroport et l’on prévoit de construire 3000 places de stationnements autour de l’aéroport. On est en pleine culture du char avec le développement de l’aéroport. On sait aussi que le trafic routier va augmenter avec les projets du port de Contrecoeur et de Northvolt. Certes, on construira une piste cyclable à proximité de l’aéroport, mais qui sérieusement pense que les voyageurs vont arriver avec leurs valises sur un vélo ?

 

  • Quelle est la position de nos élu.e.s ?   A l’heure actuelle, à part le maire de St Bruno de Montarville (L. Grisé-Farand) et la mairesse de St Lambert (P. Mongrain) et l’équipe municipale qui l’accompagne, les élus ont lamentablement manqué à leur devoir. Ils se sont malheureusement affranchis sans scrupules du code d’éthique et de déontologie de Longueuil: « La prudence dans la poursuite de l’intérêt public : tout membre assume ses responsabilités face à la mission d’intérêt public qui lui incombe. Dans l’accomplissement de cette mission, il agit avec professionnalisme, ainsi qu’avec vigilance et discernement ».

 

  • Peut-on espérer des avions moins bruyants en service dans les prochaines années et une décarbonation de l’aviation ?   On a entendu les responsables politiques vanter les nouveaux avions de Porter Airlines : ils n’en restent pas moins très bruyants avec 85 décibels en mesure EPNdB. En termes clairs, ils sont beaucoup plus bruyants que des avions d’écoles de pilotage. Par ailleurs, comme nous l’avons dit, il n’y aura pas que ces avions, par exemple les 737-800 achetés récemment par Chrono Aviation. Quand à la « décarbonation de l’aviation », il s’agit d’une manipulation médiatique, d’un discours incantatoire sans réalité tangible pour l’immense majorité des vols commerciaux, c’est à dire ceux qui font de plus de 1000 kms. C’est de l’écoblanchiment, du greenwashing, de prétendre que l’aviation va se décarboner dans les prochaines années et de continuer à promouvoir le développement d’un aéroport qui repose à 99% sur le pétrole.

 

  • Et les vols de nuit ?   Le terminal Porter Airlines va être fermé officiellement à 23h, mais cela n’empêchera pas des arrivées après 23h ou lors de circonstances « exceptionnelles ». L’expérience de Montréal-Trudeau est là pour nous indiquer que l’exceptionnel devient l’habituel !  Pour les autres terminaux, il n’y a aucune information concrète. On sait que Chrono Aviation va continuer à opérer la nuit plusieurs fois par semaine avec des 737-800 (des avions conçus il y a 30 ans). Enfin, la définition de la nuit par les gestionnaires de l’aéroport est plus que contestable : ce n’est pas quand le soleil se couche, mais c’est de 23h à 6h du matin, ce qui ne correspond pas à des horaires suffisants pour certaines personnes et pour les enfants.

 

  • Que peut-on faire pour s’opposer au projet de développement mortifère de l’aéroport ?   Il faut rejoindre la Coalition Halte-Air St-Hubert, proposer son aide par ce formulaire, ou nous contacter par le biais de notre courriel ou de Facebook, suivre nos actions (Page ‘Agir’), parler du développement autour de vous. Nous avons besoin de faire connaitre davantage la dangerosité du projet. Vous pouvez aussi écrire à vos élu.e.s en utilisant ce modèle de lettre. La liste des élu.e.s fédéraux, provinciaux et municipaux est disponible ici.